Le traitement médiatique du COVID : un guide journalistique

 

Trop souvent, nous constatons de la part des journalistes un traitement du COVID euphémiste ou restrictif. Nous avons décidé de créer un outil afin d’aider la profession à évoquer la maladie de façon juste, sans invisibiliser les souffrances des personnes atteintes de sa forme longue, le COVID Long. 

Vous trouverez ci-dessous un guide permettant de corriger certaines affirmations communément partagées, ainsi que quelques études permettant de sourcer ces faits. Afin d’avoir accès à davantage d’études scientifiques, nous vous invitons également à consulter notre onglet Ressources

Le traitement médiatique du covid outil à l’usage des journalistes Le dernier recensement de Santé Publique France dénombrait plus de 2 millions de COVID Long. Le virus a également causé plus de 180000 mort-es direct-es (hors effets différés), et continue à handicaper et à tuer. Nous sommes face à un phénomène de société nécessitant rigueur et respect des personnes concernées. Ne pas parler du COVID au passé, comme s’il ne circulait plus, ou comme s’il ne faisait plus de dégâts alors qu’il génère COVID Long, décès différés, réinfections et toujours décès directs. Ne pas qualifier le COVID Long de “mystère”, alors que ses mécanismes (persistance virale, dysimmunité, thromboinflammation) sont aujourd’hui connus. Ne pas non plus déconnecter la maladie du virus qui la cause. Ne pas insister sur les aspects individuels dépolitisants de la maladie, alors que les patient-es s’organisent collectivement et ont des revendications à faire passer. Ne pas résumer la maladie à quelques symptômes sans présenter ses mécanismes, dont les manifestations sont très vastes. Ne pas évacuer ses éventuels risques vitaux ou de dégradation. Ne pas évacuer la prévention alors que le virus continue d’engendrer de nouveaux cas de COVID Long (le risque augmente à chaque infection), et de dégrader et mettre en danger tous les malades chroniques. Ne pas inviter les médecins les plus décriés, qui psychologisent et/ou présentent la rééducation comme un traitement pour les patient-es, et/ou renforcent le sentiment d’une maladie qui ne serait pas physique. Ne pas utiliser n’importe quel chiffre trouvé, sans sourcer l’affirmation. Des médias ont évoqué 200 000 personnes souffrant de COVID Long : le dernier recensement en comptait plus de 2 millions. Éviter de faire intervenir des médecins à la place des patient-es et des chercheur-euses. Ne pas présenter des informations fausses de prévention : la transmission ne se fait pas par contact gouttelettes, mais par aérosols. Ne pas faire du confinement la cause de l’état sanitaire actuel, sans prendre en compte les conséquences des multiples réinfections COVID. Ne pas oublier que les enfants et les personnes âgées sont aussi touchées par le COVID Long. Ne pas prétendre que les malades guérissent miraculeusement avec le temps alors que le COVID Long est une maladie chronique pour laquelle il n’existe toujours pas de traitement curatif.