texte intégral du courrier envoyé au ministère de la santé et de l’accès aux soins pour réclamer le maintien du remboursement des tests PCR sans ordonnance:

Envoi au ministère le 22/01/2025, conjointement avec l’association Covid Long Solidarité

Destinataire : Ministre chargé de la Santé et de l’accès aux soins

Objet : Dépêche AFP sur la fin du remboursement des tests COVID (à l’exception d’une catégorie et restreint à prescription médicale).


Monsieur le Ministre,


Nous, soussignés, représentants des associations Covid Long Solidarité et Winslow Santé Publique, tenons à exprimer notre profonde inquiétude face à ce qui semble être l’annonce par la DGS, par voie de presse ce 17/01 (AFP), de la fin prochaine du remboursement des PCR Covid pour les personnes non considérées comme vulnérables, ainsi que la restriction de son accès à une consultation préalable. Cette mesure, dans un contexte épidémique toujours présent (rappelons que si l’OMS a déclaré la fin de l’urgence sanitaire, l’agence précise régulièrement que cela ne signifie pas la fin de la pandémie), nous semblerait non seulement injustifiée, mais également dangereuse pour la santé publique.

Limiter l'accès remboursé aux tests PCR uniquement pour les personnes vulnérables reviendrait à nier la réalité et la diversité des effets directs et différés du virus, et à mettre en danger une partie de la population. Qui sont ces "vulnérables” ? Cette notion est restrictive et laisserait de nombreuses personnes malades chroniques dans l'impossibilité de faire valoir leur droit à un dépistage. Par ailleurs, cela nie la réalité des personnes vivant avec le Covid long, qui n’étaient pas forcément considérées comme “à risque” avant de tomber malade, et ne le sont souvent pas par la suite en raison du déni médical important sur les effets différés du virus.
Conditionner l’accès remboursé des tests à une consultation médicale préalable serait tout aussi préjudiciable, dans le contexte de surcharge des médecins.

Ces mesures auraient des conséquences directes et dramatiques :

-Difficulté d'accès aux traitements antiviraux sous 5 jours : en l'absence de diagnostic rapide, les personnes infectées ne pourront pas bénéficier des traitements antiviraux, augmentant ainsi le risque de complications et de maladies chroniques invalidantes et coûteuses pour le système de santé. Une partie des malades chroniques n’arrivent déjà pas à avoir un médecin traitant, notamment en désert médical. Par
ailleurs, quel intérêt d'ajouter une consultation sur les emplois du temps chargés des professionnels, pour récupérer une ordonnance de test? -Inégalités : le fait de restreindre l’accès aux tests PCR à une ordonnance de médecin dans un contexte de déserts médicaux et de problèmes d’accès à la santé accentuerait les inégalités (géographiques, sociales, culturelles) déjà existantes pour l’accès au dépistage et aux antiviraux dans les temps impartis. -Chaînes de transmission : Un dépistage moins systématique favoriserait la circulation du virus, qui est présent toute l'année hors de toute saisonnalité claire. Il ne permettrait pas aux proches et aidants de personnes vulnérables de les protéger par le biais de testing. -Documentation de l’étiologie : l’absence de cette documentation peut mener à un défaut de prise en charge rapide et adéquate pour un covid long qui s’ensuit, ou pour un covid aigu sévère. -Conséquences sur les personnes vivant avec le Covid long, déjà confrontées à errance diagnostique et absence de soutien financier. Les ré-infections étant néfastes pour leur santé, cette nouvelle mesure ne ferait qu'empirer leur situation. C’est aussi le cas d’une partie des maladies chroniques invalidantes. Nous rappelons que la lutte contre le Covid-19 est loin d'être terminée. Les décès, les hospitalisations et les séquelles à long terme continuent d'affecter des millions de citoyens en France, dans une indifférence inquiétante. Les personnes vivant avec un Covid Long sont sans solution thérapeutique et sans prise en charge correcte. Il est incompréhensible que l'État choisisse de réduire les moyens de lutte contre ce virus. Nous demandons instamment au gouvernement de ne pas aller vers une telle décision et de garantir un accès équitable aux tests PCR pour tous, afin de protéger la santé de tous les citoyens. Nous souhaitons également que des tests rapides et plus fiables que les antigéniques actuels soient mis à disposition dans les cabinets infirmiers, par exemple. Des solutions techniques (comme celle du Pluslife Poc-Nat par exemple) existent, à la sensibilité plus proche de celle des PCR. Il faut fournir des possibilités de testing rapide, pour être à même de réagir au plus tôt. Nous restons à votre disposition pour toute discussion complémentaire. Par ailleurs, nous attendons également qu’une réelle discussion s’engage avec nos associations, sur l’aspect prévention et prise en charge du Covid dans sa forme aiguë et longue. Dans l'attente d'une réponse favorable, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de nos salutations distinguées.