Alors que la menace de l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National plane sur la France et que nos dirigeants jouent avec nos vies, nous voulons rappeler combien la pandémie de Covid a été et continue d’être un catalyseur supplémentaire de la montée des idées nauséabondes de l’extrême-droite et du fascisme.
La population française, poussée à l’individualisme de toute part, a, en quelques années, accepté la perte pourtant évitable d’un nombre indécent de vies humaines, l’exclusion de l’espace public et la contamination de personnes vulnérabilisées, le laisser-faire viral et la régression en termes de prévention santé.
Au nom d’une conception fallacieuse des libertés individuelles, la société française a opté pour un fardeau toujours plus grand de maladies liées aux réinfections COVID successives, alors même que les droits sociaux des malades chroniques et/ou handicapées étaient restreints, leurs droits d’usager-es niés, leur mort sociale acceptée. Progressivement, on leur a fait porter non seulement toute la charge de se protéger unilatéralement contre le Covid, mais aussi la responsabilité des mesures de Santé Publique prises au début de la pandémie. La propagation d’informations fausses, ou en décalage avec l’état des connaissances scientifiques, a été tolérée voire diffusée à des niveaux institutionnels. De plus, la réalité de la situation des personnes vivant avec le Covid Long a été niée, minimisée et enfin invisibilisée.
Le bilan : Aujourd’hui, il y a un refus du progrès en santé publique, et on laisse tout le monde, y compris les enfants, à la merci des ré-infections successives. Chacun-e est sommé-e d’accepter les contaminations devenues “inévitables” et le public s’est globalement crispé sur ce que doit être une vie sociale “normale” – tout en empêchant celle-ci pour la minorité considérée comme “à risque”. Parallèlement, on voit avec inquiétude apparaître dans le débat public la notion de “mort digne”, qui semble remplacer les droits à des conditions de vie respectueuses de l’être humain.
Tout ceci a été et reste un terreau fertile pour la montée du fascisme en France, avec une recherche systématique de “coupables”, qui se porte d’abord sur les personnes racisées, et s’étend progressivement à toutes les personnes vulnérabilisées et marginalisées, notamment les personnes handicapées et les malades chroniques. Le RN est aussi le parti du mouvement antivax et antimasque « Reinfocovid » et des mamans louves, qui prônent l’infection de masse et le sacrifice des personnes vulnérabilisées.
Tous les jours, par cette scandaleuse hiérarchisation de la valeur des vies humaines, nous mesurons à quel point le fascisme a rongé les têtes et les cœurs des français-es : il ne sera pas à combattre uniquement dans les urnes.
Mais nous ne voulons pas découvrir quelles limites éthiques peuvent encore être franchies aujourd’hui. Les personnes racisées, handicapées, précaires, malades chroniques, LGBTQIA+, femmes, métiers surexposés…, sont aussi les plus touchées par la pandémie. Trop en sont mortes, d’autres continuent à en souffrir. Elles seraient également les premières dont les vies seraient mises en danger avec un RN raciste, sexiste, validiste, eugéniste, homophobe, transphobe au pouvoir.
Nous appelons chacun-e à se mobiliser pour faire barrage au RN et à ses idées mortifères, de toutes les manières imaginables et en fonction des possibilités de chacun·e, notamment par les urnes en allant voter les 30 juin et 7 juillet pour les candidat·e·s du Nouveau Front Populaire.
Notre association est apartisane, et aucun bord politique n’a porté la voix de la gestion collective de la pandémie. Cependant, la santé est politique, et nous ne pourrions pas défendre les droits des malades chroniques avec une extrême droite au pouvoir qui détruirait tout sur son passage, sans possibilité de les déloger ensuite. Après les élections, nous demanderons à ce que la lutte contre le Covid et pour la santé publique soient enfin prises en compte.
Nous avons une pensée particulière pour les personnes malades chroniques vulnérabilisées, celles vivant avec un Covid Long (dont l’existence est niée par tout l’échiquier politique, depuis la gauche jusqu’à l’extrême droite), et qui sont contraintes de se mettre en danger en allant au bureau de vote dans un contexte de reprise épidémique.
Nous appelons donc toutes les personnes qui se reconnaissent dans la lutte contre l’extrême-droite à porter un masque FFP2 dans les bureaux de vote, pour que chacun-e puisse aller voter avec un minimum de réduction des risques : il faut que chaque voix puisse s’exprimer, au premier, et au second tour.
Contre l’extrême-droite et pour une Santé Publique solidaire, rejoignez-nous !
/ Dernière mise à jour : 18 juin 2024 22:35