Notre saisine CADA

Nous avons saisi la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) le 6 janvier 2025 afin d’exiger des réponses quant à la campagne de prévention des « virus de l’hiver » qui intègre le SARS-CoV-2. Suite à la réponse de la Direction Générale de la Santé (DGS), nous avons décidé de décortiquer en vidéo les inexactitudes et éléments de langage utilisés dans leur courrier.

1 – Le COVID, un « virus de l’hiver » ?

Rappel de la question :

Nous souhaiterions avoir communication des données et / ou études sur lesquelles vous vous appuyez pour dire que le COVID fait partie des
« virus de l’hiver ».

 

Pareille affirmation ne correspond pas à des études et données dont nous avons pu avoir connaissance (notre courrier intégral ici).

Notre question intégrale :

La réponse intégrale de la DGS :

Nous souhaiterions avoir communication des données et / ou études sur lesquelles vous vous appuyez pour dire que le COVID fait partie des « virus de l’hiver ».</p>
<p>Pareille affirmation ne correspond pas à des études et données dont nous avons pu avoir connaissance et notamment :</p>
<p>https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-des-urgences-hospitalieres-et-de-sos-medecins-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/#/resources</p>
<p>https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/r/eceb9fb4-3ebc-4da3-828d-f5939712600a</p>
<p>https://www.cdc.gov/ncird/whats-new/covid-19-can-surge-throughout-the-year.html</p>
<p>Il résulte de ces informations que non seulement, ce ne sont pas les virus mais leur circulation qui peut être hivernale (comme c’est le cas pour la grippe) mais surtout ce n’est à notre connaissance en toute hypothèse pas le cas du Covid. </p>
<p>En effet, la majorité des hospitalisations COVID ont lieu en dehors de la période hivernale. </p>
<p>Sur la période 2023-2024 selon les chiffres tirés de la base GÉODES, 68,4% des hospitalisations covid se sont produites en dehors de l’hiver (avec notamment 20,8% des hospitalisations se produisant en été). Entre mars 2020 et mars 2023, 35 % des décès se sont produits l’hiver, et donc 65% en dehors, sur le reste des saisons. </p>
<p>Ainsi, et compte tenu des informations contradictoires que vous transmettez au public dans le cadre de votre communication, il nous semble important de pouvoir connaître les sources et / ou études sur lesquelles vous vous êtes fondés.<br />
Le SARS-CoV-2, les virus de la grippe ou encore le virus respiratoire syncytial (VRS) sont des virus à tropisme respiratoire responsables d’infections respiratoires aiguës (IRA) contagieuses. Ces virus partagent certaines caractéristiques communes comme le mode de transmission, la présentation clinique ou encore les mesures de prévention. Leur circulation dépend du contexte épidémique, ce qui est particulièrement le cas pour les virus grippaux et le VRS – principal responsable des épidémies de bronchiolite chez l’enfant – dont les périodes de circulation sont habituellement bien identifiées. Dans un contexte épidémiologique post pandémique et face à l’évolution des connaissances sur la Covid-19, la période hivernale peut être marquée par une circulation concomitante de plusieurs virus respiratoires, dont le SARS-CoV-2. Le ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins adopte une approche intégrée pour la surveillance et la prévention des maladies respiratoires d’origine virale, telles que la Covid-19, la grippe et la bronchiolite. Les messages de prévention qui en découlent visent principalement à limiter la circulation de l’ensemble des virus respiratoires, dans une approche syndromique telle que recommandée par le Haut conseil de la Santé publique (HCSP) en janvier 2023 et s’inscrivent dans la stratégie nationale de lutte contre les IRA. Cette stratégie, élaborée par le ministère, comprend des recommandations générales de prévention à destination du grand public, des professionnels de santé, ainsi que des acteurs exerçant en médecine de ville ou dans les établissements de santé et médico-sociaux. Ces recommandations s’appuient notamment sur le rapport du HCSP du 01 décembre 2022 relatif aux mesures universelles d’hygiène pour la prévention des principales maladies infectieuses dans la population générale qui recommande de promouvoir et de pérenniser les règles « universelles d’hygiène » ainsi que sur le rapport du 26 janvier 2023 dédié à la prévention des infections respiratoires virales.

2 – Le lavage de main, le « plus » efficace contre « tous » les virus de l’hiver ?

Rappel de la question :

Nous souhaiterions avoir communication des données et / ou études sur lesquelles vous vous appuyez pour dire « le lavage des mains est ce qui protège le mieux de TOUS les « virus de l’hiver ».

 

Pareille affirmation ne correspond pas à des études et données dont nous avons pu avoir connaissance (notre courrier intégral ici).

Notre question intégrale :

La réponse intégrale de la DGS :

Nous souhaiterions avoir communication des données et / ou études sur lesquelles vous vous appuyez pour dire « le lavage des mains est ce qui protège le mieux de TOUS les « virus de l’hiver ».</p>
<p>Pareille affirmation ne correspond pas à des études et données dont nous avons pu avoir connaissance et notamment pour le Covid :</p>
<p>Sur la forte transmission aérosol du Covid :<br />
https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(23)00101-5/fulltext<br />
https://www.nature.com/articles/s41467-024-47923-z<br />
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/23744235.2024.2374307</p>
<p>Sur l’état des connaissances scientifiques sur l’efficacité des masques (notamment FFP2) :<br />
https://journals.asm.org/doi/epub/10.1128/cmr.00124-23 (DOI : 10.1128/cmr.00124-23)</p>
<p>Sur la faible transmission contact du Covid :<br />
Étude sur le niveau de contamination par le SARS-CoV-2 sur les mains de personnes malades. « Bien que des débris d’ARN viral aient été identifiés, leur fréquence et leur nombre de copies étaient extrêmement faibles et aucun SARS-CoV-2 viable n’a été détecté. »<br />
https://t.co/e8bwQ4VOrF (DOI : 10.7759/cureus.54919)</p>
<p>Il ressort donc de ces études scientifiques que, concernant le Covid, c’est bien le port du masque FFP2 qui constitue le meilleur moyen de se protéger en lieu clos mal ventilé et pas le lavage de mains.</p>
<p>
l apparaît du reste que pour certains autres virus que vous citez, il en est de même. Depuis 2021 déjà, les études montrent une part de transmission aérosols bien plus importante qu’on ne le pensait précédemment : voir ce papier de K. Prather dans Science, « Transmission aérienne des virus respiratoires » : https://www.science.org/doi/10.1126/science.abd9149 Ainsi, et compte tenu des informations contradictoires que vous transmettez au public dans le cadre de votre communication, il nous semble important de pouvoir connaître les sources et / ou études sur lesquelles vous vous êtes fondés.
Pourriez-vous nous présenter les éléments scientifiques liés à cette affirmation : “le lavage des mains est ce qui protège le mieux de TOUS les “virus de l’hiver”” ? Le rapport du HCSP de décembre 2022 précise que « L’hygiène des mains prévient la transmission des maladies infectieuses et permet de réduire les décès imputables aux maladies diarrhéiques et respiratoires de 21% et 30% respectivement, chez les enfants de moins de 5 ans » (Source OMS). Cette pratique permet de réduire la transmission manuportée des micro-organismes responsables d’infections (virus, bactéries …) tant en milieu hospitalier qu’au sein de la population générale (à la maison, à l’école, dans les établissements recevant du public, au travail, dans les transports publics, dans les magasins…). Par ailleurs, à l’échelle individuelle, un défaut d’hygiène des mains peut entraîner des : Maladies diarrhéiques ; Infections respiratoires aiguës : Covid-19, pneumonie, grippe, bronchiolite … ; Septicémies : infections généralisées touchant le fonctionnement des organes.

3 – 80% des virus de l’hiver éliminés par le lavage des mains ?

Rappel de la question :

Nous souhaiterions avoir communication des données et / ou études concernant le chiffre de 80% sur l’affichette de lavage de mains.

 

Pareille affirmation ne correspond pas à des études et données dont nous avons pu avoir connaissance (notre courrier intégral ici).

Notre question intégrale :

La réponse intégrale de la DGS :

Parmi les recommandations visant à promouvoir la santé, l'hygiène des mains fait partie d'un ensemble de mesures de prévention reconnues et validées par les autorités sanitaires internationales afin de réduire les infections à la fois communautaires comme individuelles. L'OMS a clairement indiqué que le lavage des mains à l'eau et au savon constitue un des moyens les plus simples et efficaces pour prévenir la transmission de tous types de micro-organismes et limiter ces infections responsables d'une morbi-mortalité importante à l'échelle mondiale.<br />
L’hygiène des mains s'applique dans tous les lieux du quotidien où elle est indispensable : les espaces publics, établissements scolaires, lieux de travail, mais aussi dans les environnements de vie habituels (domicile, école). Comme le précise le HCSP, le lavage des mains est une mesure d’hygiène qualifiée d’universelle est applicable par toutes et tous « tout au long de l’année et en particulier en période de circulation des virus » : https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1289<br />
Il s’agit d’une mesure d’hygiène primordiale dans les établissements de santé, où elle constitue l'une des mesures principales pour limiter le risque de transmission d'infections nosocomiales. Dans le cadre spécifique de la prévention des infections associées aux soins, l'hygiène des mains fait partie des précautions standard, mesures à appliquer par tous les professionnels de santé, pour tous les soins, et auprès de chaque patient. Elle est incluse en tant que critère national de qualité des soins. Aussi dans le cadre de la stratégie de santé, cette mesure avait été reprise et promue par le ministère à travers la mission mains propres afin de mobilier les acteurs pour la qualité et la sécurité de soins. </p>
<p>
Le SARS-CoV-2, les virus de la grippe ou encore le virus respiratoire syncytial (VRS) sont des virus à tropisme respiratoire responsables d’infections respiratoires aiguës (IRA) contagieuses. Ces virus partagent certaines caractéristiques communes comme le mode de transmission, la présentation clinique ou encore les mesures de prévention. Leur circulation dépend du contexte épidémique, ce qui est particulièrement le cas pour les virus grippaux et le VRS – principal responsable des épidémies de bronchiolite chez l’enfant – dont les périodes de circulation sont habituellement bien identifiées. Dans un contexte épidémiologique post pandémique et face à l’évolution des connaissances sur la Covid-19, la période hivernale peut être marquée par une circulation concomitante de plusieurs virus respiratoires, dont le SARS-CoV-2. Le ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins adopte une approche intégrée pour la surveillance et la prévention des maladies respiratoires d’origine virale, telles que la Covid-19, la grippe et la bronchiolite. Les messages de prévention qui en découlent visent principalement à limiter la circulation de l’ensemble des virus respiratoires, dans une approche syndromique telle que recommandée par le Haut conseil de la Santé publique (HCSP) en janvier 2023 et s’inscrivent dans la stratégie nationale de lutte contre les IRA. Cette stratégie, élaborée par le ministère, comprend des recommandations générales de prévention à destination du grand public, des professionnels de santé, ainsi que des acteurs exerçant en médecine de ville ou dans les établissements de santé et médico-sociaux. Ces recommandations s’appuient notamment sur le rapport du HCSP du 01 décembre 2022 relatif aux mesures universelles d’hygiène pour la prévention des principales maladies infectieuses dans la population générale qui recommande de promouvoir et de pérenniser les règles « universelles d’hygiène » ainsi que sur le rapport du 26 janvier 2023 dédié à la prévention des infections respiratoires virales.

4 – Les microbes sont-ils vraiment projetés à 6 mètres avant de retomber ?

Section à venir.