Webinaire sur la persistance virale
Le 19/01/24, en présence de Michaela Müller-Trutwin et Nicolas Huot, de l’Institut Pasteur, les deux auteur-trices de l’étude Pasteur sur le sujet.
Sommaire :
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- Retransmission entière du webinaire
- Résumé de la présentation
- La persistance est-elle due plutôt aux spécificités du virus ou à l’hôte ?
- Des points communs entre le VIH et le SARS-Cov-2 en termes de persistance virale ?
- Peut-on vraiment parler de « post »-viral dans le cas du Covid Long ?
- La pandémie peut-elle représenter un tournant dans la vision qu’on a des virus et la façon de les appréhender ?
- Options de traitements que pourrait ouvrir la recherche : le cas des antiviraux ?
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1. Retransmission entière du webinaire
2. Résumé de la présentation
Les chercheurs s’intéressent à une composante de l’immunité innée, les cellules tueuses naturelles (cellules NK), qui réagissent dès la 1ère minute après l’infection. Il semblait qu’elles étaient moins étudiées dans le cas du SARS-Cov-2, alors qu’elles jouent un rôle important. Elles éliminent les cellules infectées, inhibent la réplication virale, et modulent les réponses immunes adaptatives. L’activité des cellules NK varie selon les individus, leur âge, leur mode de vie etc. Selon les infections et vaccinations qu’on a eues par le passé, l’activité des cellules NK est modifiée. Elles développent une mémoire, il peut y avoir une meilleure protection lors de la réexposition.
Les cellules NK d’un individu infecté par SARS-Cov-2 développent-elles une mémoire ? Est-ce que ça peut aider à avoir une meilleure réponse ?
Le modèle d’étude est l’animal (macaques cynomologus). Utilisation d’animaux contrôles non infectés, animaux infectés avec la souche Wuhan, et animaux infectés avec Omicron. On laisse 6 mois de convalescence. Pas d’analyse de symptômes dans le cadre de cette étude. Après 3 semaines post infection, le PCR reste <0 à différentes étapes dans le temps. Puis on regarde la réponse immune. Tout d’abord, par l’environnement inflammatoire. A 6-18 mois post infection, les marqueurs d’inflammation sont plus élevés (IL-6,…). Pourquoi ? Tout d’abord, PCR sur les cellules de macrophages isolées des poumons des singes (6-18 mois). Il reste beaucoup de virus dans le lavage bronchoalvéolaire. Classification des animaux en trois groupes : en fonction de si on détecte ou non les virus, et en quelle quantité.
Est-ce que le virus peut se multiplier ? Les cellules de macrophages sont mises en culture au laboratoire. Après deux heures de culture, on constate une augmentation de la quantité de virus. Il y a une réplication virale et réactivation virale dans les macrophages alvéolaires in vitro.
Les macrophages développent une morphologie différente. Les virus ne sont pas retrouvés dans les milieux, ce qui veut dire qu’ils ne sortent pas des cellules. Il se forme des « tunnels » entre des cellules (protrusions) . Le virus se transmet au sein des macrophages via ces protrusions. Il voyage au sein des tunnels pour aller d’une cellule à l’autre, et échappe donc aux réponses immunes.
A noter : il existe un mécanisme similaire chez les neurones (autre étude Pasteur : le SARS-Cov-2 détourne les nanotubes reliant les neurones afin de les infecter, utilisant des ponts pr pénétrer les neurones, pourtant dépourvus du récepteur ACE2). Référence : doi/10.1126/sciadv.abo0171 12/18
Pourquoi le virus est-il à des niveaux différents selon les individus ? La cytokine IFN-y inhibe fortemt la multiplica° du SARS-Cov-2 au sein de ces macrophages alvéolaires. Or la protéine Spike induit la production de cytokines (IFN-y) par les cellules NK. Or, moindre production d’IFN-γ par les cellules NK des animaux présentant les plus grandes quantités de virus persistant Dc la spike induit la production d’IFN-γ, et l’expression du CMH-E sur les macrophages 🡪 inhibition de l’activité lytique des cellules NK. Or chez les animaux avec les plus faibles quantités de virus persistants : absence d’inhibition via CMH-E des cellules NK🡪 ADAPTATION. Les animaux avec virus persistant ont une faible capacité à éliminer les macrophages. Cette tendance est moins importante ds les cellules NK du sang Le SARS-Cov-2 peut infecter les macrophages de poumons. Mais chez certains animaux les cellules NK s’adaptent et les éliminent.
Conclusions de la partie présentation :
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- SARS Cov-2 peut persister dans les poumons à 1 an et demi de l’infection, peut-être plus. Le degré de persistance virale dépend des individus. Les cellules NK joue un rôle crucial dans cette persistance virale.
- Les macrophages du poumon sont un réservoir important du SARS-CoV-2, peut-être le plus important.
- D’autres études sont nécessaires, il faut soutenir la recherche.
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