Courriers aux Ordres

Depuis la fin des mesures sanitaires générales et le transfert de cette responsabilité aux lieux de soins, nous avons constaté une tendance à la baisse voire absence totale des protections en pharmacie et cabinets médicaux, avec parfois une mise en danger directe puisque les personnes fragiles y côtoient potentiellement des personnes qui viennent pour cause de Covid.

Nous avons donc rédigé deux courriers, l’un pour l’Ordre des médecins, l’autre pour l’Ordre des pharmaciens afin de les alerter sur cette situation créant inégalités et difficultés d’accès aux soins.

Courrier à l’Ordre des médecins :

Mesdames, Messieurs,

Les établissements de santé doivent garantir la sécurité des patients et des professionnels, en adaptant les procédures à l’évolution des connaissances. Or, la reconnaissance, bien que tardive, de la transmission par voie aérienne du Sars-Cov-2, a conduit les pouvoirs publics français à décréter l’obligation du port du masque dans les établissements de santé et médico-sociaux ainsi que dans les lieux d’exercice des professionnels de santé jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire et du régime de sortie de crise, où l’initiative de cette mesure a été transférée directement aux professionnels.

Depuis, les responsables des lieux d'exercice des professions médicales, des pharmacies d'officine, des laboratoires de biologie ont encore la faculté de rendre obligatoire le port du masque, comme le précise l’arrêté du 31 juillet. Cependant, force est de constater que nombre d’établissements ne requièrent ou ne surveillent plus le respect de cette obligation. Ainsi, dans les faits, les patients se côtoient en salles ou files d’attente, se suivent en salles de consultation, avec ou sans masque, sans aération, indépendamment de leur état de santé ou des soins pratiqués. Les malades - et en particulier les personnes fragiles - peuvent ainsi être contaminés en tentant de se soigner, parfois sans le savoir. D’ailleurs, les témoignages de personnes ne se sentant plus en sécurité dans leurs lieux de soins commencent à affluer. D'autre part, les avancées scientifiques montrent de plus en plus clairement que le Covid a des impacts à long terme sur la population adulte (notamment active) et les enfants, avec à ce jour plus de 2 millions de personnes atteintes de Covid Long en France (rapport du 21 juillet 2022 de Santé publique France), ce qui a un impact socio-économique majeur.
Cette situation, aggravée par l’absence de dispositifs dans les lieux recevant du public permettant de purifier l’air ou de surveiller son correct renouvellement, non seulement ne satisfait pas les légitimes exigences de sécurité d’usagers et professionnels, mais éloigne du système de soins les personnes les plus vulnérables au virus, qui de plus en plus souvent renoncent ou retardent leurs rendez-vous médicaux.
Au cours de l’été, le Conseil national de l’Ordre des médecins s’est résolument prononcé contre les attitudes et les refus de soins discriminatoires, et nous nous en réjouissons. Cependant, si les questions financières ont été explicitement citées, la discrimination de fait envers les personnes les plus vulnérables face aux infections aéroportées, et en particulier la Covid 19, par absence de port de masque ou non traitement de l’air, n’est pas évoquée.
Aux inégalités sociales et territoriales creusées par la pandémie, s’ajoutent désormais les inégalités basées sur l’état de santé. Contraintes de renoncer à de nombreuses activités sociales à cause de l’absence de mesures de prévention, les personnes les plus à risque sont également privées d’un accès sécurisé aux services de soins. Il est pourtant impensable d'imaginer les cabinets médicaux se transformer, de fait, en des lieux réservés aux plus valides (et aux plus désinformés) de la population.

Ainsi, conscients des difficultés engendrées par l’absence d’un cadre réglementaire national pour la prévention des infections au Sars-Cov-2 dans les établissements de santé, mais soucieux de l’accès sécuritaire de toute la population aux services de santé, nous sollicitons votre intervention pour sensibiliser les professionnels (et par là même, la population) à la transmission par aérosols du Sars-Cov-2 et inciter à l’adoption des mesures efficaces de prévention des infections, notamment :

	-Le port du masque obligatoire pour usagers et professionnels
   	-L’utilisation de détecteurs de CO2 pour surveiller le renouvellement de l’air. Un investissement très modeste, de l’ordre de quelques centaines d’euro, permet de garantir une ventilation correcte, réduisant ainsi les risques de contamination
   	-L’installation de purificateurs d’air, dans les locaux où le renouvellement de celui-ci ne peut pas être fait de manière efficace (par exemple salles pour le dépistage,….).

Nous vous remercions de votre attention, et par avance pour votre retour.

Bien à vous

Courrier à l’Ordre des pharmaciens :

Mesdames, Messieurs,
Les établissements de santé doivent garantir la sécurité des patients et des professionnels, en adaptant les procédures à l’évolution des connaissances. Or, la reconnaissance, bien que tardive, de la transmission par voie aérienne du Sars-Cov-2, a conduit les pouvoirs publics français à décréter l’obligation du port du masque dans les établissements de santé et médico-sociaux ainsi que dans les lieux d’exercice des professionnels de santé jusqu’à la fin de l’état d’urgence sanitaire et du régime de sortie de crise, où l’initiative de cette mesure a été transférée directement aux professionnels.
Depuis, les responsables des lieux d'exercice des professions médicales, des pharmacies d'officine, des laboratoires de biologie ont encore la faculté de rendre obligatoire le port du masque, comme le précise l’arrêté du 31 juillet. Cependant, force est de constater que nombre d’établissements ne requièrent ou ne surveillent plus le respect de cette obligation. Or, il ne semble pas que des efforts aient été réellement faits en termes de renouvellement/ purification de l’air dans les lieux recevant du public, en particulier dans les pharmacies où la qualité de l’air est rarement monitorée et qui représente un endroit à risque car c’est un lieu où se pratiquent des tests antigéniques, parfois même dans des pièces borgnes. Dans les faits, le port du masque est très souvent laissé au bon vouloir de chacun. 
Nous sommes donc inquiets de voir que, lorsqu’ils vont chercher leurs médicaments, les malades - et en particulier les personnes fragiles - peuvent croiser des personnes non masquées, attendre en leur compagnie et ainsi être contaminées, parfois sans le savoir. Il est devenu habituel de croiser des personnes symptomatiques qui se rendent à la pharmacie pour faire un test de dépistage du Covid-19, sans utiliser un masque. D’ailleurs, les témoignages de personnes ne se sentant plus en sécurité dans leurs lieux de soins commencent à affluer. 
D'autre part, les avancées scientifiques montrent de plus en plus clairement que le Covid a des impacts à long terme sur la population adulte (notamment active) et les enfants, avec à ce jour plus de 2 millions de personnes atteintes de Covid Long en France (rapport du 21 juillet 2022 de Santé publique France), ce qui a un impact socio-économique majeur : cette problématique ne concerne donc pas uniquement les personnes à risque.
Cette situation, aggravée par l’absence de dispositifs dans les lieux recevant du public permettant de purifier l’air ou de surveiller son renouvellement, non seulement ne satisfait pas les légitimes exigences de sécurité d’usagers et professionnels, mais éloigne du système de soins les personnes les plus vulnérables au virus. Contraintes de renoncer à de nombreuses activités sociales à cause de l’absence de mesures de prévention,ces personnes sont également privées d’un accès sécurisé aux services de soins. Il est pourtant impensable d'imaginer les pharmacies devenir un lieu à risque, alors qu'il s'y pratique vaccination covid et délivrance de médicaments essentiels.
Ainsi, conscients des difficultés engendrées par l’absence d’un cadre réglementaire national pour la prévention des infections au Sars-Cov-2 dans les établissements de santé, mais soucieux de l’accès sécuritaire de toute la population aux services de santé, nous sollicitons votre intervention pour sensibiliser les professionnels (et par là même, la population) à la transmission par aérosols du Sars-Cov-2 et inciter à l’adoption des mesures efficaces de prévention des infections, notamment :
-Le port du masque obligatoire pour usagers et professionnels
-L’utilisation de détecteurs de CO2 pour surveiller le renouvellement de l’air. Un investissement très modeste, de l’ordre de quelques centaines d’euro, permet de garantir une ventilation correcte, réduisant ainsi les risques de contamination
-L’installation de purificateurs d’air, dans les locaux où le renouvellement de celui-ci ne peut pas être fait de manière efficace (par exemple salles pour le dépistage,….).
Nous vous remercions de votre attention, et par avance pour votre retour.

Bien à vous

26 sept. 2022 16:15