Suite aux annonces de la H.A.S. qui semble se diriger vers une seule et unique vaccination annuelle pour les personnes dites « à risques », voici le mail que nous leur avons adressé ainsi qu’à quelques journalistes s’intéressant de près à la question du COVID :

A l'attention de Madame la Professeure NOM CACHE
Membre du Collège de la Haute Autorité de Santé
Présidente de la Commission technique des vaccinations (CTV) de la HAS


Madame la Présidente,

Suite à l’annonce par voie de presse de l’étude en cours par la Haute Autorité de Santé d’un schéma de vaccination contre la Covid analogue à celui de la grippe, le Collectif Winslow Santé Publique souhaite vous exprimer ses interrogations et son inquiétude : en effet, les personnes fragiles étant souvent les moins protégées par la vaccination, tout contingentement de cette dernière (par exemple une seule administration vaccinale contre le Covid par an, sans recommandation de vacciner le reste de la population) nous semble un recul, face à une épidémie toujours très active.

Les propos prêtés à deux membres de la CTV, dont l'un précise certes qu'il s'exprime "à titre personnel", et la rédaction de l'article cité n'évoquent ni la vaccination des personnes non "à risque" ni la souplesse incitative (l’idée de "juste milieu" semblant préfigurer un schéma rigide appliqué à tous, ne tenant pas compte des situations particulières) qu'il nous semble nécessaire de prôner, dans l'objectif de réellement protéger l'ensemble de la population en se fondant sur des données probantes solides et le principe de précaution.

Or nous savons aujourd’hui, après 5 vagues successives en 2022 et 40000 décès supplémentaires, que le SARS-CoV-2 n’est pas saisonnier ; sa circulation, même en "creux de vague", reste importante : tant qu’aucune autre mesure de freinage n’est en place, chacun peut se faire contaminer tout au long de l’année, et ce plusieurs fois par an.

Toute personne étant, à chaque infection successive, à risque de développer une forme longue de Covid-19 et/ou d'en conserver des séquelles, il nous semble au contraire bienvenu de faciliter la vaccination afin de limiter le risque et le nombre de formes graves de la maladie. Une décision qui viendrait empêcher les personnes à risque ou souhaitant se protéger du virus, et leur entourage, de se vacciner régulièrement à l’heure où il n’existe plus aucune mesure de protection sanitaire non médicamenteuse face au Covid, et qu'il est établi que l'immunité acquise après vaccination ou infection décline assez rapidement, serait particulièrement délétère.

L'anticipation exprimée dans la presse, d’une supposée "fatigue vaccinale" de la population pour préparer des décisions sanitaires nous semble très surprenante, une autorité de santé devant se 

Note de bas de page 1 : https://www.leparisien.fr/societe/sante/vaccination-contre-le-covid-19-vers-une-dose-de-rappel-chaque-annee-pour-les-personnes-fragiles-01-02-2023-RIVFUY57KBCJVI7SHUBZHZJGGI.php?ts=1675275635892

Note de bas de page 2 : Composé de citoyens se sentant concernés par la pandémie de COVID 19, notamment l’abandon des mesures de protection efficaces contre la transmission du virus et l’invisibilisation des publics fragiles, le Collectif Winslow Santé Publique plaide pour la mise en œuvre de mesures de santé publique dignes de la définition qu’en a donnée Charles Edward Winslow en 1920.
baser sur les données scientifiques : cela apparaît contre productif, cette affirmation pouvant constituer une “prophétie autoréalisatrice” néfaste à la santé publique. 
Par ailleurs, la "fatigue vaccinale" ne peut être invoquée pour tous, ne pouvant intervenir avant même la première dose. Pour mémoire, les enfants âgés de 5 à 11 ans n'ont toujours pas accès au vaccin bivalent, alors même qu’ils sont très peu vaccinés (4%), n’ayant bénéficié d’aucune incitation en ce sens. Dans leur cas, la vaccination a même été techniquement impossible pendant des mois. Cette tranche d’âge a pourtant particulièrement souffert des dernières vagues en termes d’hospitalisations, et ces enfants se voient aujourd’hui proposer des doses périmées et basées sur la souche initiale du virus, ce qui n’est pas incitatif. Ne serait-il pas plutôt opportun d'adapter les recommandations les concernant à l'accroissement constaté du risque à court terme, et aux inquiétudes sur les effets à moyen/long terme d'infections répétées ?

Enfin, pourquoi ne pas inciter à la vaccination l'ensemble de la population ? Même si le taux exact de réduction de la transmission de la maladie par les personnes vaccinées mais contaminées est sujet à discussion, cet effet est de nature à rassurer l'ensemble des personnes qui se savent vulnérables et à faciliter leur vie au sein d'une société dont elles sont, de fait, actuellement exclues : promouvoir une vaccination à la balance bénéfices/risques positive pour tous est une démarche non seulement scientifiquement fondée mais également symboliquement inclusive. A contrario, ne pas inciter à la vaccination, non seulement contribue à la diffusion du virus mais alimente la défiance vaccinale déjà préoccupante en France: nous nous interrogerions sur la finalité d'une telle attitude.

Nous vous remercions de l'attention que vous voudrez bien porter à nos préoccupations dans l'élaboration et la rédaction de votre avis. Nous sommes convaincus que les recommandations en matière de santé publique doivent être basées sur des données scientifiques fiables et actualisées et le principe de précaution, et non un supposé état d’esprit de frilosité de la population, lui-même largement influençable par de telles annonces.

Restant à votre disposition pour tout élément complémentaire que vous souhaiteriez, nous vous prions d'agréer, Madame la Présidente, notre haute considération.

NOM CACHE, 
pour le Collectif Winslow Santé Publique


Copie pour information : 
NOM CACHE

07 janv. 2023 18:27