CP Dernier choix face au COVID-19

La ségrégation : dernier choix du gouvernement face au Covid19
Y avait-il urgence ? Communiqué de presse et annonce tardive sur le site du ministère un samedi à propos d'un décret paru le même jour au Journal officiel pouvaient le suggérer, les mesures prises entrant en vigueur trois jours plus tard. Mais le mépris révélé par leur lecture est effarant : sous couvert d'éléments techniques, faute de prévention du Covid, c’est la ségrégation que le gouvernement a choisi pour les personnes vulnérables et immunodéprimées. Fin de l’isolement réglementaire (sans aucune obligation de porter un masque si l’on est positif), de l'obtention en ligne d'un arrêt de travail, et rétablissement du jour de carence. Le gouvernement acte officiellement l’abandon de la protection de tous : les personnes dites vulnérables sont exposées à un danger potentiellement mortel, toute la population est condamnée à la contamination obligatoire et répétée et à son lot de séquelles ; en particulier, les enfants, exposés à un risque accru de pathologies chroniques et de handicaps, sont une génération sacrifiée. La cheffe du gouvernement dont le ministre de la santé annonçait en septembre “On entre dans l’ère de la prévention” casse aujourd’hui définitivement le thermomètre au moment même où les mesures exceptionnelles pour les voyageurs arrivant de Chine  sont prolongées et où l'on assiste aux prémices d’une nouvelle vague de Covid-19 en Europe. Évoquer une "stratégie globale de lutte contre les infections respiratoires aiguës de l’hiver (Covid-19, grippe, bronchiolite) qui sera pleinement déployée pour la prochaine saison 2023-2024”, selon le communiqué ministériel, c'est méconnaître que le Covid-19 est une maladie systémique et non une simple virose respiratoire, qui ne connaît pas de saisonnalité (comme bien constaté en 2022 avec 5 vagues). A partir du 1er février 2023, la seule alternative laissée aux personnes à risque est de s'isoler complètement du reste de la société ou de risquer leur vie en permanence : sans traitements efficaces, sans un plan national pour la ventilation des lieux publics - annoncé pourtant en avril 2022 - , sans veille épidémiologique, dans une société sans “culture du masque” voire sans “culture de prévention” par défaut de pédagogie gouvernementale, elles ne devront compter que sur la responsabilité individuelle et la clairvoyance des personnes positives ou cas contact, symptomatiques ou non, malades qui s'ignorent à qui le ministre demande d'"éviter le contact avec les personnes fragiles”.  Une incantation aussi inopérante que stigmatisante.
Le gouvernement a choisi délibérément de fermer les yeux et d'abandonner la population.
Il sera pleinement responsable des morts et des conséquences sanitaires et économiques de ces choix.
Collectif Winslow Santé Publique

29 janv. 2023 16:47